Neki kasnoantički predmeti od stakla s figuralnim prikazima u Arheološkom muzeju u Splitu

Authors

  • Nenad Cambi

Abstract

Dans cette contribution, l’auteur n’a voulu traiter que de deux groupes spécifiques d’objets en verre de caractère décoratif remontant à la Basse Antiquité, et que rendent intéressants leurs représentations figuratives. Selon son opinion, ces objets jettent beaucoup de lumière sur la période de la Basse Antiquité, en particulier sur l’époque de la tolérance religieuse, lorsque se manifestaient parallèlement diverses conceptions religieuses. Comme premier groupe d’objets, l’auteur présente les verres dits «dorés» (dans la terminologie italienne: «fondi d’oro» ou «vetri dorati»). Le Musée Archéologique de Split conserve deux de ces verres dorés dont, en vérité, la provenance est inconnue, mais qu’avec assez de probabilité on peut cependant supposer d’origine salonitaine. Ces verres n’ont pas encore été publiés. Tous deux sont de petites excroissances (diamètre: 3 cm. env.) où a été insérée, à l'intérieur, une petite feuille d’or, sur laquelle avait été gravé un décor figuratif. Tous deux appartenaient pro- bablement au mème vase car, selon l’auteur, il s’agit de vases «verruqeux» (en terminologie allemande : Nuppenschalé), dans lesquels les excroissances en question ont été insérées pour les décorer de l’intérieur comme des médaiilons indépendants et pour que, de l’extérieur, elles se détachent en relief par leurs parties saillantes. L’auteur traite le problème de ces sortes d’excroissances et explique tout le chemin parcouru quant à l’attitude vis-à-vis de ce problème: il incline à penser comme Engemann (Jb.fur Ant. und Chr. 11/12, pp. 7—16). Les exemplaires de Split confirment aussi certainement l’opinion de Engemann, car ils ont visiblement été exécutés par la mème main et étaient destinés au mème vase, ce que révèlent : l’apparence générale unique, la technique identique de coulage du verre, les dimensions semblables, les encadrements identiques- en carré- des représentations, le mème style d’entaille des représentations sur fond dorè. Cela est, par ailleurs, également démontré par les motifs représentés, car ils ne fom ent pas eux-mèmes des ensembles clos, mais ne sont que des parties appartenant à des légendes bibliques. Dans le verre dorè No 1 (pi. I, fig. 1) on voit, à l’intérieur de son encadrement presque carré la représentation biblique du Miracle de la Source de Moise. Le verre dorè No 2 (pl. I, fig. 2) est malheureusement un peu endommagé; y était représenté le motif du Repos du Prophète Jonas sous une pergola de feuillage de lierre. L’auteur pense que, outre ce motif, devaient figurer d’autres scènes du Livre de Jonas, également très populaires dans l’art paléochrétien (Jonas est jeté à la mer, il est avalé par la baieine et rejeté sur le rivage, du ventre de la baieine). L’auteur compare les verres dorés de Split avec certains verres du catalogue- bien connu- de Morey, mais pense qu’il n’y a pas d’exemplaires identiques et seulement d’assez proches du point de vue stylistique. Ce sont ceux de la Bibliothèque du Vatican (Morey, No 14, 2), du Musée National de Florence (Morey, No 256), du Musée Britannique (Morey, No 331); n’en sont pas loin non plus ceux de la notoire Nuppenschale de Cologne (Morey be. 349). L’auteur aborde ensuite le problème de la datation des verres dorés. II considère, comme le faisait il y a longtemps Vopel, que le moment n’est pas encore venu de les dater de fa?on précise, malgré les travaux de Bovini et de Zanchi Roppo. Les critères appliqués par Bovini (Monumenti figurativi paleocristiani conservati a Firenze) sont très bons, car ils s’appuient sur des modes de travail ayant déjà fait leurs preuves pour la datation des monuments paléochrétiens (vètement, coiffure, portrait, ordre de développement de l’art, etc...) tandis que, selon lui, les critères que donne Zanchi Roppo sont assez arbitraires et très subjectifs. Quant aux exemplaires du Musée de Split, l’auteur les date du IVe s., plus exactement de l’époque après laquelle furent introduites dans l’art chrétien des représentations narratives très populaires de l’Ancien et du Nouveau Testaments. Dans Tantique province de Dalmatie ne s’est conservé qu’un seul exemplaire de verre dorè qui, selon toutes probabilités, n’est pas de la période paléochrétienne, mais antérieur. C’est le fond dorè d’une coupe de Japra en Bosnie, représentant un bouc allongé. Sur le territoire de Tactuelle Yougoslavie s’est conservé un exemplaire semblable provenant de Ptuj en Pannonie. L’auteur est cependant d’avis que les verres dorés de Split ont été importés de Rome, et qu’ils ont été exécutés par des maitres chrétiens. Il est, selon lui, difficile d’ajouter foi à la thèse de I. Schüler (Journ. o f Glass Stud. 8, p. 57), d’après laquelle toutes les représentations de TAncien Testament sont dues à des maitres juifs. L’autre groupe d’objets que Tauteur présente dans son travail est formé par un assez grand nombre d’amulettes-pendentifs percés d’un trou permettant de les suspendre au cou, en verre jaune marron, bleu ou foncé- presque noir. Ces amulettes forment un groupe à part, bien qu’y apparaissent des motifs pai'ens, chrétiens et juifs. Les amulettes de verre jaune marron ont été coulées et, outre leurs petits trous, elles sont caractérisées par leur contour épaissi, qui suit le bord du pendentif, comme un anneau. Le groupe exécuté en verre foncé est un peu différent. C’est-à-dire qu’il a été coulé mais le motif a, semble-t-il, été enfoncé à Taide d’une matrice dans une masse de verre non encore durcie. Pour cette raison, ces verres sont considérablement plus épais que les jaune marron. Les pendentifs de verre bleu ont été exécutés de fagon identique à ceux de verre jaune marron et proviennent vraisemblablement du méme atelier. Presque tous les exemplaires conservés sont de caractère pa'ien. Pour la plupart d’entre eux, se trouve, au milieu de l’amulette, une représentation de lion en profil, au-dessus de laquelle se voient un croissant de lune et une étoile (selon l’auteur, le soleil). Il y en a 10 exemplaires (cat. II No 1, 2, 3, 5, 9, 13, 14, 16, cat. IV 25, 26; fig. 1, 2, 3, 5, 9, 12, 14, 20. Pl. I, fig. 4, 8). Le lion apparait sur les amulettes jaune marron et noires, mais par sur les bleues. Parmi les amulettes avec représentation de lion se distingue celle portant l’inscription EIS 8EOS. L’auteur est d’avis que cette inscription se rapporte sans aucun doute à une certame croyance sycrétistique à base monothéiste, comme il en existait d’assez nombreuses durant la Basse Antiquité, mais il est difficile de dire de laquelle il s’agit. Outre le lion, les amulettes offrent aussi différents autres motifs, tels qu’une divinité en robe longue qu’entourent deux cerfs (cat. II No 10 et 17, fig. 10, 15), un buste d’empereur romain avec couronne radiale sur la téte, que s’apprète à couronner une petite Victoire (cat. II No 8 et III 23, fig. 8; pl. I, fig. 7). Cela est vraisemblablement la représentation de l’un des empereurs romains du IIP s. L’autre exemplaire est en verre bleu, ce qui pourrait prouver, étant donné qu’il s’agit d’un moule identique, que les deux amulettes- la jaune marron et la bleueont été exécutées dans le mème atelier. Apparaìt ensuite aussi un lion que chevauche un petit Eros avec un fouet en main (cat. II No 15, fig. 13), un couple-homme et femme- (cat. II No 6 et fig. 6), un masque théàtral comique (cat. II No 4, fig. 4), la louve romaine allaitant Romulus et Rémus (cat. No 7, fig. 7). Quant à cette dernière représentation, il est intéressant de noter qu’il y a, au- -dessous du corps de la louve, des symboles luno-solaires, et il est probable que ce motif a aussi une symbolique céleste. Sur l’amulette (cat. II No 12, pl. I, fig. 3) est représenté un motif héraldique de lion et d’oiseau de proie. Est également très intéressante l’amulette (cat. II No 11, fig. 11), sur laquelle une grenouille est représentée; l’inscription en est malheureusement illisible. L’auteur compare ce motif à ceuli figurant sur une lampe paléochrétienne provenant de Rome et sur laquelle se lit : iyùi àvàaxaaip sigi où une grenouille est également représentée. L’auteur est d’opinion que la grenouille est le symbole de la Résurrection — sur cette amulette comme sur la lampe ci-dessus mentionnée. L’amulette de verre bleu (cat. Ill No 24, fig. 19) est très énigmatique. Il en va de mème pour celle qui est en verre noir (cat. IV No 27, fig. 21). Outre les amulettes-pendentifs, ci-dessus décrites, dont l’auteur soutient qu’elles sont pa'iennes, il y en a qui sont presque certainement chrétiennes. Ce sont deux pendentifs jaune marron, sur lesquels figure le Bon Pasteur (cat. II No 18; fig. 16; et cat. II No 19, fig. 17). En Dalmatie, le motif du Bon Pasteur s’est longtemps maintenu et fut peut-ètre la plus populaire des représantations paléochrétiennes. L’auteur pense que toutes les représentations du Bon Pasteur sont chrétiennes, quelle que soit la symbolique qu’elles expriment. Il considère que l’opinion bien connug de Klauser (Jb. F. Ant. und Christ. No 1, 1958 et années suivantes) sur le caractère paien de ce motif, ne peut valoir pour les exemplaires de Dalmatie. Le troisième exemplare absolument chrétien est celui du cat. II No 20, pl. I, fig. 5). L’auteur l’a découvert à l’occasion de recherches dans les murailles urbaines de l’antique Narona. Au milieu de l’amulette, le Christ est représenté assis, entouré de six petites figures d’apótres. Au-dessus de la téte du Christ se trouve l’inscription que cite l’auteur: Etc(&5j) X(ptaxòg) e(soù) T(ióg). Cette inscription se lit à l’envers par rapport à la représentation plastique. L’auteur attire l’attention sur l’anomalie de l’écriture de l’abréviation IX8YS, commengant par E, qui habituellement ne se lisait pas I comme c’est le cas de H; il indique certains cas pris dans Ia langue vulgaire, où E se lit cependant comme I. C’est pourquoi il signale une représentation figurant sur un gemme de Rome ou l’on voit le Christ sur la croix et, au-dessus de sa téte, l’inscription Er;aò Xpsoxó; Le Musée renferme aussi un exemplaire d’amulette (cat. II No. 21, fig. 18) sur iequel le Christ est reprèsenté dans ia pose|de l’orateur. La figure du Christ sur cette representation est proche du type du philosophe cynique enseignant sa science. Outre ces quatre amulettes de caractère chrétien, dans la collection du Musée archéologique de Split se trouve une amulette qui doit ètre attribuée à un autre groupe religieux; elle est absolument de mème caractère que tous les autres pendentifs jaune marron (cat. II No. 22; pl. I, fig. 6). Y sont représentés : la menora — chandelier à 7 branches — et corne à huile (keren apuh), un petit vase pour lampe à mèche (?) et d’autres menus objets qui servaient peut-ètre à son nettoyage. Cette amulette est un témoin important de la présence hébraique dans la Dalmatie antique. Il n’y a aucune différence dans l’aspect technique et plastique des amulettes de caractère palen, juif ou chrétien et l’auteur ne pense pas qu’il puisse y avoir entre elles de grands écarts temporels. Il est d’avis qu’elles ont été exécutées dans un centre de production pour les trois principaux groupes religieux de la Basse Antiquité, c’est-à-dire, dans le sens actuel, les paiens, les juifs et les chrétiens. Cela ne peut ètre qu’à l’époque où, dans l’Empire, régnait la tolérance religieuse, à la fin du IIP ou au début du IVe s. Il faut supposer que ces amulettes reflètent fidèlement la situation religieuse en Dalmatie, à savoir que ce matériel en verre exprime la disposition religieuse intime des différents groupes religieux. Il semble que ces amulettes complètent l’image que dessine si bien l’inscription connue trouvée il y a un peu plus de dix ans à Salone, et sur laquelle sont mentionnés trois groupes religieux romains (dans le sens actuel: romains = paiens, c’est-à-dire de diverses croyances polythéistes), juifs et chrétiens (voir: B. Grabičević, Una nuova iscrizione salonitana, Atti del III Congresso Inter, di Epigr. Greca e Latina [Roma, 1959] pp. 77—80). Cette inscription est aussi, sans aucun doute, de la mème époque que ces amulettes, c’est-à-dire de l’époque d’avant la conquète définitive du Christianisme. Quant à la diffusion territoriale de ces amulettes, il est très intéressant de les trouver presque uniquement sur un territoire un peu plus vaste que Salone. S’étant renseigné auprès de collègues, conservateurs de différentes collections muséographiques en Yougoslavie, l’auteur a pu apprendre que seul un petit nombre d’exemplaires est conservé dans la collection archéologique du Musée National de Belgrade et un exemplaire au Musée de Ptuj; les deux exemplaires du Musée National de Sarajevo ne sont pas de ces régions. Par leur idéologie, leur écriture grecque et leur verre jaune marron — caractéristique pour la production égyptienne de la Basse Antiquité — ces amulettes-pendentifs révèlent une origine orientale. Il nous semble que ce matériel a été importé en nombre relativement important dans tout le monde d’alors, y compris, naturellement, les provinces occidentales. Il est done étonnant que sur ce territoire géographique les trouvailles ne se soient concentrées qu’à Salone. Le matériel conservé dans les autres collections européennes est vraiment assez impressionnant. Le centre de production en a été, semble-t-il, quelque part à l’Est, probablement en Egypte ou en Syrie, centres connus de la production du verre. A la fin, l’auteur fait quelques observations sur la production du verre antique en Dalmatie où, à Salone, ont récemment été trouvés sur l’emplacement du Forum — un petit four de verrier et, à d’autres endroits, des restes de verre coulé. Tout cela en plus de Tinscription connue du verrier Paschasius qui dit: a/rca Pasc/hasi/o Atriario et témoigne que le verre devait aussi ètre produit ici. Les exemplaires d’amulettes-pendentifs cités ci-dessus n’épuisent pas la collection de la Basse Antiquité et chrétienne des objets en verre avec représentations figuratives du Musée Archéologique de Split. Sont particulièrement importantes les représentations en intaille du Bon Pasteur que Tauteur a fait connaitre à une autre occasion. Pour terminer, Tauteur dresse le catalogue des objets en verre étudiés.

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Author Biography

Nenad Cambi

Arheološki muzej, Split

Published

1974-03-02

How to Cite

Cambi, N. (1974). Neki kasnoantički predmeti od stakla s figuralnim prikazima u Arheološkom muzeju u Splitu. Arheološki Vestnik, 25. Retrieved from https://ojs.zrc-sazu.si/av/article/view/9734

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Ancient glass in Yugoslavia