Prilog problematici licenske keramike u sjevernoj Jugoslaviji

Authors

  • Nives Majnarić Pandžić

Abstract

Les découvertes du territoire de la Yougoslavie du nord-ouest ont été publiées après la Seconde guerre mondiale et elles se manifestent principalement dans l’espace où les versants alpins du sud-est, ou leurs contreforts, touchent à la Pannonie du sud-ouest. Parmi les localités citées jusqu’ici dans la littérature se distinguent par la quantité des matériaux le Ljubljansko barje (Marais de Ljubljana) et la grotte de Vindija dans le Zagorje Croate.5 Ces découvertes ne résultent pas de fouilles systématiques et elles ne peuvent se valoriser que typologiquement. Si l’on va vers l’est, les découvertes de la céramique de Litzen se manifestent le long de la rive gauche de la Save (sur la rive meme dans le village de Gušće en aval de Sisak et à Novigrad na Savi en aval de Slavonski Brod) ou plus au nord de celle-ci (dans le village de Gradac près de Pleternica dans la Požeška kotlina). Au sud de la Save on a mis au jour seulement quelques trouvailles individuelles dans des localités préhistoriques connues par ailleurs; Gornja Tuzla dans la Bosnie du nord-est et l’habitat fortifié de Pod près de Bugojno sur la rivière Vrbas moyen (fig. 1). De Gušće nous publions une petite cruche en céramique de Litzen typique à anse rubanée (tab. 1 ; 2 : tab. 8: 3), qui est arrivée au Musée archéologique de Zagreb sans données plus précises.6 Dans le meme musée on conserve aussi quelques fragments de céramique de Litzen du village de Gradac près de Pleternica, de la position de Klasje (fig. 2).’ Dans cette localité on a effectué des fouilles de sondage, mais les fragments de Litzen proviennent de la couche supérieure remuée. Le seul fragment de Litzen de Gornja Tuzla provient de la mince couche supérieure I de la première période de l’âge du bronze, et les trouvailles de Litzen de l’habitat fortifié de Pod appartiennent aussi à la strate A de la meme période.8 A Novigrad na Savi, localité de l’âge du bronze tardif, connue déjà auparavant, on a découvert aussi une couche de peuplement de la première période de l’âge du bronze avec des fosses, dans lesquelles la céramique de Litzen se manifeste ensemble avec la céramique du soi-disant type de Vatina — Vršac. Ces matériaux des plus importants que l’on conserve au Musée du Brodsko Posavlje à Slavonski Brod, n’ont pas été publiés jusqu’à présent.9 Le noyau de ce travail est formé par les matériaux provenant d’un moindre habitat à céramique de Litzen dans le village de Podgoraè, à 11 km de Našice en direction de Đakovo. La localité de la position de Breške a été découverte en 1973 et, comme elle était très menacée, nous y avons accédé par des fouilles de protection en cette année-là et la suivante. On a alors découvert deux fosses de peuplement plus grandes, A et B (fig. 3, 4). Les parties occidentales des deux fosses avaient déjà été démolies auparavant, de sorte que ni l’une ni l’autre fosse n’est conservée en entier.11 Toutes les deux se dessinaient nettement dans l’argile environnante presque stérile, et elles avaient la même composition et le même contenu. Elles étaient remplies de terre meuble foncée, mélangée avec des cendres, de la suie, des morceaux plus ou moins grands de crépi de maison, de nombreux fragments de céramique et de quelques petits outils de pierre. Dans les fosses on n’a pas découvert de traces de foyer, d’une construction d’habitation sûre ou de plancher, dont au moins une partie serait in situ. Autour des fosses il n’y a pas de traces de poteaux ou de pieux en bois. Etant donné les dimensions des deux fosses, il est difficile de les interpréter comme des fosses à déchets et il faudrait penser ici qu’elles ont servi en tant que constructions d’habitation pour une courte période.12 Parmi les découvertes de céramique, il y a de nombreux fragments de la céramique noire typique, ornée dans le style de Litzen. Sont représentés des fragments d’amphores, de cruches au col en entonnoir ou cylindrique et à anses rubanées, et à panse arrondie ou légèrement biconique. Au total on a découvert des fragments d’environ vingt récipients de céramique de Litzen particulièrement fine (tab. 1; X; tab. 2; 1, 3, 6; tab. 3; tab. 4; 1, 2, 5, 6; tab. 5; 5, 7; tab. 7, 3). En ce qui concerne la forme, les motifs d’ornamentation et les techniques, la céramique de Litzen de Podgorač ne sort pas du cadre des caractéristiques connues de la céramique de Litzen.13 En parlant du style de Litzen d’ornementation de la céramique, il faut considérer la question de la technique, dans laquelle l’ornement a été effectué. On connaît les interprétations concernant l’impression du galon (Die Litze) ou d'une baguette enveloppée dans un cordonnet.14 Cependant, les empreintes effectuées avec une minutie extraordinaire, très superficielles et nettement séparées entre elles, mettent en question le soutien même des solutions technologiques indiquées pour l’exécution des ornements sur la céramique de Podgorač. Il nous semble que techniquement la plus acceptable est l’opinion de S. Dimitrijevié, à savoir que l’ornement type de Litzen est effectué à l’aide d’une petite roue.15 Plus tard, en parlant de la genèse de la céramique de Litzen, nous verrons que cette technique peut etre interprétée par le substrat local dans la grande zone d’extension de la céramique de Litzen. Plus de la moitié des découvertes céramiques des fosses de Podgorač sont représentées par la céramique grossière (tab. 5 ; 1, 3 ; tab. 6 ; 1 ; tab. 7 ; 1,4). Sont représentés de grands récipients pansus pour les provisions, avec des anses rubanées massives et des cols en forme d’entonnoir. Les cols sont ornés de rangées horizontales, et les anses de rangées verticales d’empreintes estampillées qui imitent le style de Litzen et son mode d’ornementation. Sur certains ornements exécutés très minutieusement on voit la technique de l’estampillage à l’aide d’un instrument simple (tab. 5; 1, 6, 8). Bien qu’il y ait des pièces de facture très grossière, prédomine pourtant la céramique qui n’est pas de facture trop grossière, les couleurs varient du jaune-rouge clair aux tons bruns et noirs. La céramique est bien cuite et en général elle n’a pas d’ornement, et les ornements litzénoides n’atteignent pas un fort pourcentage. Il est difficile de déterminer culturellement la céramique grossière non ornée décrite, car elle se manifeste en tant que matériaux d’accompagnement dans un espace plus vaste, à côté de diverses civilisations de la première période de l’age du bronze.16'17 La situation à Podgorač est encore plus complexe parce que, dans les deux fosses, ensemble avec la céramique de Litzen et la céramique grossière se présentent aussi des fragments de la céramique transdanubienne incrustée (tab. 8; 1, 2; tab. 9—13; tab. 14; 2). Cette dernière appartient principalement au groupe méridional (Szekszârd, resp. au groupe de Szekszârd-Pécs) avec de nombreuses analogies.18 Une nouvelle difficulté est représentée par la determination chronologique relative de la céramique de Podgorač, parce que le groupe méridional de la céramique transdanubienne incrustée est uniforme dans le répertoire des formes et des ornements, mais les prises de position non unitaires des auteurs hongrois dans la litérature la plus récente ne font qu’aggraver ce problème.20'25 A. Mozsolics estime que la céramique de Szekszird, ornée de larges rubans incrustés, est la plus ancienne, et G. Bandi aussi est jusqu’à un certain point d’accord avec lui. 24'25 Si cette affirmation concernant les matériaux hongrois s’avérait exacte, la céramique de Podgorač n’appartiendrait pas à la phase la plus ancienne du groupe transdanubien méridional. En outre, si nous considérons le groupe de Szeremle comme une phase plus jeune de la céramique transdanubienne26 incrustée et comparons les matériaux de Podgorač avec les formes et les ornements de la céramique qui nous est présentée comme caractéristique pour le groupe de Szeremle, nous remarquerons des analogies de style particulières. Nous pensons ici au petit pot (tab. 8 ; 2), qui dans le profilage présente les caractéristiques de la petite cruche du groupe de Szeremle.27 (La reconstruction de la seconde anse n’est pas entièrement sûre.) Par son ornementation, ce petit pot est plus proche du goût décoratif du groupe transdanubien septentrional et n’entre pas dans le style habituel du groupe méridional. Le même style d’ornementation apparait aussi dans un fragment (tab. 12; 2), et à peu près le même aussi dans la petite cruche étagée (tab. 8; 1), resp. (tab. 9; 5). Il est cependant manifeste que les caractéristiques du «véritable» groupe transdanubien méridional prédominent. Selon G. Bandi et T. Kovâcs, la céramique transdanubienne méridionale incrustée évoluée vit dans le même temps que le groupe Szeremle, chacun sur son territoire, mais vers la fin de la vie autonome du groupe de Szeremle, les matériaux des deux groupes viennent à se mélanger sur le territoire de la Transdanubie méridionale.28 D’après la chronologie des auteurs hongrois qui ont synchronisé leurs systèmes avec les phases de Reinecke pour l’âge du bronze de l’Europe Centrale,29'31 la céramique transdanubienne incrustée de Podgorač appartiendrait à la période entre les phases de Reinecke A2 et fin Bl. Nous sommes conscients que nos réflexions sur la place chronologique de la céramique transdanubienne incrustée de Podgorač ne reposent pas sur une quantité sufisante de matériaux archéologiques publiés et documentés, ce qui est certes la condition fondamentale pour les déterminations chronologiques, mais nos possibilités actuelles ne nous permettent pas de discuter d’une manière critique le complexe des théories des collègues hongrois sur les quest.ons chronologiques de l’âge du bronze en Pannonie.32 Podgorač représente pour le moment les localités les plus occidentales de la céramique transdanubienne incrustée en Slavonie, car, hors la Baranja, elle est connue seulement au voisinage immédiat du Danube, et ce n’est qu’au Srem qu’elle descend au sud-ouest jusqu’à la Save.33 Les outils de pierre des deux fosses sont présentés au tableau 15. Il faut se rappeler que dans la tombe de Grosshöflein, à côté de la céramique de Litzen, on a trouvé aussi deux pièces de pierre tout à fait semblables aux outils de Podgorač.34 Dans les fosses on n*a pas trouvé d’os, pas même dans les plus menus fragments. De petits morceaux de charbon de bois de la fosse A ont été analysés au Laboratoire pour les analyses C 14 à l’Institut «Ruder Bošković» à Zagreb et on a obtenu la date de 1670 de l’ancienne ère ( + 50). Jusqu’à présent nous n’avons pas d’arguments irréfutables pour établir que la céramique de Litzen en Yougoslavie se présente comme un phénomène culturel autonome. Dans toutes les localités connues jusqu’ici il existe un nombre relativement petit de trouvailles, et dans de rares localités fouillées (Podgorač, Novigrad et Pod) apparait la liaison avec la céramique d’autres groupes culturels: la céramique transdanubienne incrustée, la céramique du type Vatina-Vršac ou la culture bosniaque locale de la première période de l'âge du bronze. Donc, bien que la céramique de Litzen représente sûrement un chaînon important dans le développement de la première période de l’âge du bronze, nous ne pouvons pas pour le moment la traiter comme une culture indépendante. En examinant la genèse de la culture de Litzen, de l’aspect de l’espace yougoslave, nous devons tourner notre attention vers le répertoire formel et décoratif de la céramique de la culture de Ljubljana du type alpin, la source la plus vraisemblable de la céramique de Litzen.35"36 Etant donné la densité des localités de Litzen en Autriche, le besoin se fait sentir de rechercher la genèse de la céramique de Litzen sur ce territoire. C’est justement en Autriche que la culture de Litzen se présente enfin comme un phénomène culturel autonome. Etant donné que la culture de Ljubljana s’étend aussi en Autriche Supérieure et Inférieure, les observations des archéologues autrichiens sur la genèse de la céramique de Litzen pourraient aller dans la même direction que les nôtres. Le problème de la genèse est ainsi seulement indiqué, mais sans recherches ultérieures sur le terrain et sans examens technologiques des techniques de la décoration il n’est pas possible de le résoudre définitivement. La durée de la céramique évoluée de Litzen est clairement tracée par sa liaison avec les autres groupes culturels de la première période de l’âge du bronze: Böheimkirchen, Vëterov, la céramique évoluée de Mad’arovce et la céramique transdanubienne incrustée.40 Une question particulière est la limite inférieure de la durée de la céramique de Litzen. Nous estimons qu’en ce sens la localité de Podgorač, liée avec les résultats des autres recherches plus récentes, peut donner certains lignes directrices. Ici est principalement importante la liaison de la céramique de Litzen avec la céramique transdanubienne incrustée. Par les récents travaux de N. Tasié nous avons connu les découvertes de la céramique transdanubienne incrustée dans le Srem et la Bačka dans des trouvailles fermées : dans l’habitat à plusieurs couches de Gomolava dans la couche avec la céramique de Vatina, et dans la nécropole de Belegiš dans l’ensemble tombal à côté de la céramique du type Belegiš I.41 Dans l’habitat de Novigrad, la céramique de Litzen se mélange dans la fosse avec celle de VatinaVršac.42 Les deux premières découvertes, tout à fait sûres, tracent nettement, du point de vue chronologique, la position de la découverte de la céramique transdanubienne incrustée dans les localités du Srem. Dans la solution du problème de la durée de la céramique de Litzen et de ses traditions décoratives et de style, nous ne devons pas oublier le fait qu’à côté de la céramique transdanubienne, se présente, dans des trouvailles fermées, une céramique ornée dans un style qui se relie indubitablement à celui de Litzen, parfois au nouveau motif des fioritures.43 Ce motif est certes fréquent et caractéristique pour les hauts récipients pansus de Vatina-Vršac, à col cylindrique, ainsi que pour les formes adéquates dans le groupe de Belegiš I.44 En partant des circonstances sur le territoire de la Slavonie et du Srem, nous observons qu’ici existent, géographiquement et autant qu’on puisse en juger aussi chronologiquement, les conditions pour qu’on relie la céramique de Litzen, par son ornementation et sa tectonique, avec lesdites céramiques de Vatina-Vršac et de Belegiš I. Il semble que cette dernière espèce de céramique est ornée d’une manière qui génétiquement, sans la médiation de la céramique de Litzen, nous paraît inexplicable. Ce rapport a été remarqué il y a déjà bien longtemps par A. Mozsolics.46 De nouveau se pose la question de la technique d’exécution de l’ornement sur la céramique de Belegiš ou de Vatina-Vršac, ornée de motifs à cordons. Il semble que justement le motif des fioritures montre clairement qu’au moins cette partie de l’ornement n’est pas exécuteé par l’impression d’un vrai cordon, mais que, s’il n’est fait à l’aide de la roue, «l’instrument» le plus probable est un mince fil de bronze enroulé à l’instar du motif qu’il imprimera. Il est, bien sûr, évident que par leur conception décorative fondamentale les ornements indiqués se relient au style de Litzen. Étant donné qu’on doute de l’intégrité de la trouvaille tombale de Dunapentele,47 chronologiquement est importante la tombe de la nécropole slovaque de Dolnÿ Peter, où deux cruches du style de Litzen sont datées de l’horizon des aiguilles évoluées en forme de faucille.48 Bien plus près de notre domaine, dans la localité de Siklos de la Transdanubie du sud, au voisinage immédiat de la frontière yougoslave (en face de Donji Miholjac), on a observé une trouvaille de cruche, aux nettes caractéristiques de style de Litzen.49 Selon G. Bandi, cette cruche a été trouvée liée à la céramique de la culture des tumulus. Bandi date cette céramique au passage des phases de Reinecke de B 1 à B 2, mais elle peut être datée aussi antérieuremement, au début de la phase B. Comme dans les dépôts de Lovas et Vukovar la céramique de Vatina-Vršac en Slavonie et au Srem est clairement datée de la phase de Reinecke B, le contact de la céramique de Litzen tardive, principalement de celle ornée du motif des fioritures avec la céramique de Vatina-Vršac n’est pas une hypothèse problématique.60 Nous estimons qu’aujourd’hui nous disposons d’assez d’arguments pour prolonger même au début de la phase de Reinecke B la durée de la céramique transdanubienne incrustée sur le territoire de Slavonie-Voivodine, et à la fois aussi la durée de la céramique de Litzen en Slavonie.

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Nives Majnarić Pandžić

Filozofski fakultet, Zagreb

Published

1976-02-17

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Majnarić Pandžić, N. (1976). Prilog problematici licenske keramike u sjevernoj Jugoslaviji. Arheološki Vestnik, 27. Retrieved from https://ojs.zrc-sazu.si/av/article/view/9615

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